Si tout ce qui brille n’est pas or, le vermeil est sans doute celui qui en donne le mieux l’illusion. Aujourd’hui indissociable de l’art de la table, l’argent doré fut aussi l’un des plus précieux matériaux de l’orfèvrerie religieuse et profane.
Au Moyen Âge, le pigment vermillon vif et orangé baptise du nom de vermeil une orfèvrerie largement constituée de cuivre doré, métal éclatant aux reflets rouges, évoquant les recherches de l’alchimie médiévale. Constatant qu’un métal chauffé au plus fort se colore d’un vermillon incandescent, les alchimistes le soupçonnent en effet, dès le XIV e siècle, de cacher en son sein le secret de la pierre philosophale. Et les orfèvres et hermétistes d’assimiler le cuivre doré et rougeoyant à ce vermillon décisif précédant l’obtention fabuleuse de la pierre magique… Il faudra attendre un XVII e siècle, découragé de ces recherches infructueuses, pour que le terme vermeil désigne exclusivement l’argent doré. Connues depuis l’Antiquité, les techniques employées pour ce type d’orfèvrerie sont le martelage et l’amalgame au mercure, dénoncé par les orfèvres depuis la Renaissance comme une chimie dangereuse.…
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